mercredi 13 mars 2013

Couic couic

On pourrait penser au piaillement d’un oiseau, en fait c’est le surnom que donne aux enfants un homme que je rencontre généralement le weekend. 
Avec son suranné bonnet sur la tête, il est là assis sur le même banc de métal bleu ou sur la pierre posé au pied d'une petite chapelle. A côté de lui se trouve un ancien poste de radio qui lui délivre les émissions du jour ainsi qu'un sac dans lequel il transporte ses derniers trésors. 

Il se nourrit des vas et viens des gens du village et de temps en temps il reçoit un bol de souffle humain comme une halte d’un passant, une discussion sur le temps qu’il fait, des demandes de nouvelles et je le vois parfois rire de bon cœur comme un enfant.  
Lorsque je passe à côté de lui, je le salut d’un bonjour souriant auquel j’ai toujours un retour bienveillant.

Les enfants viennent lui parler et comme ils sont nombreux, il ne se souvient pas toujours des prénoms alors il les appelle Couic, couic et en retour il le surnomme de la même manière. Je me rends compte de son profond désarroi lorsque je l’aperçois dans sa solitude, les yeux hagards, prenant parfois son visage à deux mains, alors quand je peux je lui fais signe et son visage s’illumine un peu… 



Portrait "Le clochard" de John Singer Sargent









2 commentaires:

Plume bleue a dit…

C'est étrange comme parfois des inconnus peuvent nous paraître familier et ces petit rien que tu peins avec ta plume ces petits rien qui font tant, a te lire cet homme j'ai l'impression de l'avoir mainte fois croisé. :)
Bien amicalement Eric, je te souhaite un beau week end

Eric a dit…

C'est un homme que j'apprends à connaître peu à peu. A chaque rencontre il me livre des choses de son passé, toutefois je ne lui pose pas de questions si ce n'est ce qui lui ferait plaisir pour une participation à son repas.
J'accueille sa gratitude pour du café, heureux qu'il est de se régaler devant une tasse fumante qui lui réchauffe le coeur, au delà de ça il me disait lors de notre dernière rencontre qu'il me trouvait toujours souriant et qu'un bonjour le touchait car c'était pour lui un geste de reconnaissance. Je lui répondais que le sourire n'était pas toujours présent sur mon visage cependant le voir tel un enfant rempli de joie devant une simple chose qu'on lui offre m'apporte le sourire
Bien amicalement Plume Bleue

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