Je te regardais, t’obstinant à vouloir mettre en bouche auditive un air rythmé
qui te donnerait une cadence à laquelle tu n’écouteras plus ton corps.
Pianotant sur ton écran tactile, je voyais fondre ta patience devant
l’affaiblissement de la réception du monde virtuel…
Cependant j’ai été comme toi, enfilant bien souvent deux écouteurs et m’enivrant d’un
espace sonore dans lequel je m’évadais de l’ambiance du monde qui m’entourait.
Aujourd’hui, j’essaye d’être plus attentif à la mélodie ambiante, la nature
nous offrant toute une gamme de notes. Tantôt silencieuses comme
l’épanouissement des bourgeons, tantôt douces comme le frémissement des
feuilles...
En cette fin de journée, le soleil redoublait de luminosité, de chaleur. Tu avais décidé alors d’enfiler ton survêtement pour t’entraîner quelque peu. Un
regain d’optimisme s’animait sur les visages et rendait joyeux les sourires que
nous croisions. Au sol, les prémisses colorées du monde floristique rendaient
un premier hommage à la sphère brûlante.
Alors que la musique t’abreuvait d’aveuglement, j’apercevais perdu sur une
bande de terre sauvage une nuée bleutée. Les crocus s’adonnaient à cœur joie en
exposant leurs pétales, fredonnant tous en cœur leur fierté d’apparaître dans
les premiers. Plus loin des perces neige avaient discrètement élu domicile au
pied de quelques arbres, offrant leur blancheur vers un sol dégarni
Quelques jours plus tard, la précipitation de l’épanouissement floral a été
mise à rude épreuve.
L’hiver, ne voulant pas se retirer sans nous rappeler qu’il
a donné le ton pendant quelques temps s’est manifesté une nouvelle fois en
aspergeant de neige l’espace redevenu glacé.
Un soir après que la couche cotonneuse fût disparue, je suis revenu sur nos
pas, sans toi cette fois ci.
Seul j’admirais le coucher du soleil qui se
dédoublait, projetant son reflet orangé sur le plan d’eau. Peu à peu il se
glissait derrière une nébulosité, dessinant un long liseré à la dorure
lumineuse.
Reprenant le chemin pédestre, je constatais la présence de fleurs, celle-ci ayant
résisté à l’opiniâtreté du froid. Elles se laissaient encore admirer, habillées de leurs belles
couleurs printanières
2 commentaires:
Merci,
beaucoup de douceur dans ces mots.
toute les musiques sont belles :)
Merci également à toi Plume Bleue pour ton intérêt aux billets du blog et ces mots déposés lors de tes passages :-)
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