C’est un dimanche unique dans l'année, des bénévoles animent cette journée revêtus de
vêtements d’époque donnant une vision de la vie d’autrefois au musée de la vie rurale. Ils font revivre les métiers de nos aïeux en manipulant des outils, des
instruments, des machines démontrant la technicité du passé.
Au milieu du site une cour où un
attroupement s’est créé autour du charcutier déroulant la saucisse fraîche à
coup de moulinette. A proximité un jeune homme prend les fonctions de
grillardin, la dégustation ne laisse pas de rab...
Plusieurs bâtisses entourent la
cour, dans celles-ci on peut visiter une étable, une écurie, l’univers de l’apiculteur,
la démonstration d'un couvreur sur une maquette de toiture et la manœuvre de la tisseuse échelonnant les
lignes comme des portées de notes sur une machine en forme de piano…
De nombreuses pièces sont présentes reconstituant une laverie, un four à pain, une cave, des échoppes de linge et chapeaux ainsi que trois cuisines avec dans la première la saveur d'un fumet de soupe aux légumes émanant d'une haute marmite bouillonnante. Puis dans la continuité de la deuxième une odeur savoureuse de gaufre
à la cassonade embaume le lieu où les désireux ne seront pas tous contentés
tant la recette a du succès.
Après avoir gravi un escalier,
sur le palier, se dessine un long couloir avec de part et d’autre des mini
pièces présentant des objets anciens. Du sabotier au cordonnier, en passant par
le coiffeur, le pharmacien et l'atelier du photographe…
Au fond du couloir où de
nombreuses personnes s’agglutinent, on découvre la reconstitution de ce que
pouvait être une salle de classe. Par rangées alignées se trouvent des tables pour deux élèves avec le banc en bois de couleur chêne moyen. Elles sont bâties d'une seule pièce avec un
rabat sombrement entaché servant de casier. Au centre un poêle
en fonte sculpté, le seul moyen de réchauffer le lieu à l’époque. En face des tables est placé sur une estrade le
bureau de la maîtresse ou maître d'école avec la belle écriture au tableau noir, sur la droite le
rangement des instruments de géométrie et sur le mur des cartes, des cadres dont celui énonçant les règles
de bonnes conduites. Dans les discussions certaines personnes parlent des
changements qui se sont opérés depuis cette époque, d’autres évoquent l'aspect disciplinaire.
Afin de donner vie, un ancien
maître d’école propose une dictée aux visiteurs, ceux-ci près à rejouer de l’écriture
au porte-plume sur une petite feuille rectangulaire où les buvards rosés attendent d’éponger l’écriture qui s’étale, bave en stries filiformes. Des
plaintes s'élèvent sur la longueur du texte à reproduire…
Les souvenirs ne me reviennent
pas véritablement, seule l’encre violacée entourant le bord d’un encrier arrête mon regard quelques
instants afin de composer une image.
Dans le livre émouvant de Christian Signol
« Une si belle école », le romancier s'appuyant sur des recherches, retrace la vie d’un couple à la
vocation commune au travers de quarante années d’enseignement dans les
mouvements de l’évolution scolaire. Leur œuvre passionnée, impliquée, dévouée
était d’apporter aux enfants une instruction, des valeurs qui les aident dans leur vie future.
La visite continue à l’extérieur
au son du maréchal ferrant. Après quelques pas, on peut suivre
l’action du tressage de corde. A l'entrée d'une tente, une affiche nous propose d’être photographier dans un poulailler entouré de
véritables volatiles pour un souvenir noir et blanc, cela contre une somme
modique pour aider à l’entretien du site.
Là dans la cour, une porte
entrouverte me ramène à l’image des toilettes que l’on trouvait parfois au fond
des jardins avec ce cœur découpé dans le bois comme une forme d’accueil en clin d’œil
humoristique
Une halte à l’estaminet permet de
prendre une collation dans une ambiance de rapprochement qui peut se poursuivre
dans les jeux traditionnels.
Cette belle journée où le sablier
du temps s’écoule rapidement, apporte sourires, évocations du passé, du présent et des souvenirs dans les échanges
de transmission intergénérationnelle