Des pas qui nous
conduisaient sur une route grise et granuleuse menant à une extrémité du village,
avec comme limite une barrière rouge zébrée de blanc.
Sur le côté de celle-ci une vieille bâtisse
aux vitres éclatées, transpercées par la lumière, les courants d’air se
régalant au travers de murs perdant peu à peu leur couverture imbriquée.
Autrefois
elle reluisait d’une belle inscription, elle fourmillait de vas et viens. Aujourd’hui
tout le monde l’a oubliée, même les trains ne prennent plus le temps d’y faire
une simple halte, ils poursuivent leur course effrénée dans le brouhaha
métallique…
Sur cette route, au
bord du trottoir, une parcelle de gaîté nous attendait. Là on avait épandu à la
volée du hasard quelques graines. Leur volonté de prendre racine ajoutée à la
chaleur des saisons avaient favorisé leur progression.
Dès lors, devant nous,
on pouvait découvrir charriées sous l’effet de la brise, le ballet incessant de
longues tiges garnies à leur bout de corolles parfumées.
Tu jubilais, heureuse
de les cueillir. Elles n’appartenaient à personne, libre à celui qui le
souhaitait de prélever quelques javelles de pétales.
Tes petites mains
s’empressaient de les plier, les séparant de leur tige et tu les rassemblais
dans ta paume juvénile. Tu aurais certainement voulu en avoir de plus grandes afin
d’accueillir des amples bouquets, alors tu me demandais de les tenir à ta
place, d’y faire attention, de les répartir dans l’harmonie des tons colorés.
Aujourd’hui, je me
rends compte que tu avais touché l’essentiel, celui du geste aimant, offrant de simples élans du coeur
Photo prise à Eguisheim en Alsace
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